A CHEVALAVENTURE

Martial Bonnac, qui vit en Suisse dans le canton de Vaud, a relevé un beau défi, en août 2013 et accompli un rêve. Il a parcouru 500 km à cheval, aller-retour, pour rallier le mariage de son frère aîné près de Lons le Saunier en France. Récit d’une magnifique aventure humaine et plus encore…

La genèse de cette histoire

Le récit que vous lisez m’a été insufflé par ma mère, qui se trouvait en Suisse en août 2013, dans le canton de Vaud. Un soir, elle m’a appelée et m’a racontée brièvement, ce que Martial, mon petit cousin, s’apprêtait à entreprendre. L’idée de suivre son aventure a été une évidence, il éprouvait une fierté timide et contenue à la pensée que son histoire puisse intéresser.

Nos premiers échanges ont été téléphoniques, quand le réseau et les conditions le permettaient durant son périple. S’en sont suivies de longues interviews à distance de Martial et de ses proches. Cette aventure revêtait un caractère étonnamment fort. J’avais besoin d’échanger avec les protagonistes qui ont joué un rôle essentiel et grâce à qui tout cela fut possible. Je voulais comprendre comment des inconnus avaient fait confiance à Martial.

Ainsi le temps d’un week-end en décembre 2013, je me suis rendue là où tout a commencé, pour rencontrer Michel Blanc, le propriétaire du cheval et sa famille, Pierre-Pascal Piccand, le dresseur, Martin Horn, qui lui a fourni le matériel nécessaire.

Chacune de ces rencontres ont été particulièrement instructives et fortes et m’ont conforté dans l’idée que : « Quand on veut, on peut », Martial l’a prouvé.

Je souhaitais partager cette aventure avec vous. Le récit de son aventure sera agrémenté, ça et là, d’encadrés, comme autant de leçons de vie…

Martial une sensibilité exacerbée et une volonté de fer

Martial Bonnac (27 ans en 2013) aime aller au bout de ses rêves, même les plus fous. Son aventure équestre est née, comme souvent, de la discussion autour d’un verre avec son frère Julien, quelques mois avant le mariage de celui-ci.

Elle aurait pu rester lettre morte, mais c’est mal le connaître. Julien et Emilie aiment être en osmose avec leur environnement, respectant ainsi leur philosophie de vie, ils ont souhaité et ont concocté un mariage très « nature ».

Pour s’intégrer dans cette démarche, Martial voulait opter pour un moyen de transport doux, en l’occurrence, le cheval pour acheminer le cadeau de mariage dans une carriole, un tipi en bois de sa confection. Idée originale mais complètement irréaliste sachant qu’il ne savait pas monter et n’avait évidemment pas de monture.

Beaucoup aurait abandonné à cette étape, mais Martial est homme de défi. A commencé alors la quête, trouver un cheval, de préférence à prêter, car difficulté supplémentaire notre aventurier ne roulait pas sur l’or.

Il a pris quelques leçons d’équitation chez Jean à Château d’Oex tout en fouinant sur Internet et en parlant autour de lui. Il connaissait bien des propriétaires mais qui n’avaient pas les papiers nécessaires et les autorisations de franchissement de la douane pour une randonnée de ce type. Ces obstacles n’ont fait que renforcer sa volonté. Puis tout a commencé grâce à Céline, une amie dont la sœur Judith était en mesure de lui apporter son aide.

La rencontre décisive

Grâce à Judith, son histoire a pris une toute nouvelle tournure et toutes les superbes rencontres qui suivirent furent déterminantes. Elle a servi d’intermédiaire bienveillant entre son beau-père Michel Blanc, Yann son mari et Martial.

Michel possédait deux chevaux, à Châtel-Saint-Denis, Diana, vieille pouliche bien tranquille et Epi, jeune et fougueux qu’il avait acheté sur un coup de cœur. C’est un cavalier émérite et passionné mais un jour, alors qu’il montait Epi, l’accident est arrivé. A la suite de plusieurs blocages, Michel s’est fissuré le bassin et la hanche aux contacts violents avec la selle, l’obligeant à rester immobilisé durant de longs mois, Epi étant cantonné dans le pré sans être monté.

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Le premier contact avec le cheval a été violent, ils l’ont scellé et entrepris de le ferrer. Au quatrième sabot, la corde s’est décrochée, il a pris peur, a paniqué et s’est enfui, alors qu’il était sous calmants. Le maréchal ferrant l’a interprété comme un traumatisme ancien. Un ami de Martial chevronné, présent ce jour-là, lui a fortement déconseillé de partir avec ce cheval : « Il est complètement fou, il va te tuer ». Epi était anxieux, nerveux, débordant d’énergie, tout comme Martial, finalement.

Dans son entourage beaucoup ont témoigné de leurs expériences, mais personne ne l’a vraiment incité à poursuivre. Cet épisode déstabilisant aurait pu le faire flancher, mais il n’avait pas le choix, pas d’autres solutions pour réaliser le défi qu’il s’était fixé.

Il est revenu une semaine plus tard pour apprendre à travailler Epi à la longe dans le carré. Au début, Epi refusait ce travail, il n’obéissait pas. Progressivement, Martial a réussi à le monter dans l’enclos et tester les différentes allures, avec Michel comme guide jusqu’à ce que la décision soit prise d’essayer en liberté.

Par précaution, Yann, le fils, cavalier très expérimenté, l’a testé, Epi avait du jus, il arrivait à le contrôler mais avec force. Ce fut au tour de Martial de tenter, l’expérience fut de courte durée, il n’a rien contrôlé du tout, Epi a refusé, a fait demi-tour, il est rentré dans le box directement avec Martial sur le dos.

Une solution s’imposait comme une évidence, Michel devait se résoudre à le confier à un ami, Pierre-Pascal Piccand, dit Pinson, pour le désensibiliser.

Ce que Martial ignorait à ce moment-là, c’est que le cheval allait partir un mois alors qu’il n’était qu’à quelques semaines de son départ…

A suivre….

 

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