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Qui est lassé de Londres est lassé de la vie.

Hi, great to write about London ! Even in French. This is not to make you work harder, save more money and go to London if you’ve never been but to make you interested in that Great City whatsoever. The french I know who loves London may be the best stayed there only for a couple of hours. I loved India before to go there. You don’t have to travel. But travel is good, for sure.

Je m’appelle Joël Raffier, je suis journaliste pigiste pour divers titres de Bordeaux.

Qu’est ce qui te lie à Londres ? Comment es tu arrivé à Londres, combien de temps y as-tu vécu, qu’est ce que tu y as fait ?

Ce qui me lie à Londres, c’est la passion pour la ville qui ne m’a jamais déçu. Je suis arrivé à Londres en bus, en 1988. Je ne parlais pas anglais. J’y ai séjourné trois fois 9 mois environ. Je travaillais dans les bars, les restaurants. Cuisinier, barman, vestiaire, plongeur, serveur.

Comment qualifierais-tu ta vie à ce moment là ?

Très excitante. Apprendre une langue dans son pays d’origine, c’est toujours excitant.

Qu’aimes-tu à Londres ?

La liberté

Qu’est ce que tu n’aimes pas ou n’apprécies pas à Londres ?

Les parcs, la bière, les anglais en général. Non, je plaisante. C’est difficile à dire. Peut-être les kébabs qui sont vraiment dégueulasses, même si certains sont très bons. Entre Leicester Square et Charing Cross Road, pas loin des statues de Shakespeare et Chaplin, il y en a un très bon, en face de la station du Métro. Sinon, j’aime le climat, le tea time, la Reine, les Beatles, tout !

Et qu’est ce que tu ferais pour changer les choses ?

A Londres ? Les choses ? Dans quel sens ? Que vais-je bien pouvoir changer à Londres ? En montant un groupe ? Une chaîne de sandwich ? Un journal ? Changer les choses en général ? Alors il faut me demander ce que je fais pour changer les choses, pas ce que je ferais. Ce que je fais ? La première chose peut-être c’est d’être aimable avec les anglais qui ont toujours l’impression d’être pris pour des gens étranges par les français. Si je pouvais développer l’amitié entre nos deux pays, je le ferais. Mais c’est une histoire très compliquée, passionnante d’ailleurs.

Peux-tu nous donner 5 bonnes raisons d’aller à la découverte de cette ville ?

Le port, Shakespeare, les arts, le rock, les parcs (et le foot)

En quoi Londres est différente, à part ?

C’est en Angleterre.

Ta vision de Londres aujourd’hui

Un dicton dit : qui est lassé de Londres est lassé de la vie. Londres m’excite autant, plus que jamais même. J’imagine, j’y suis. En quelques secondes. Ce sont les amis que j’y ai qui me manquent parfois.

Ta vision dans 10 ans, quelles évolutions va-t-elle connaître d’après toi ?

Il va y avoir les Jeux Olympiques. Les London Fieds vont disparaître cet endroit extraordinaire où le peuple anglais allait faire du sport le samedi après-midi, essentiellement du football. Les champs des cocus ils auraient aussi bien pu le baptiser… J’y allais chercher des mûres sur les buissons épineux pour faire des tartes. Ce sont des milliers de buts et de clameurs qui se sont éteintes, des gamins s’extasiant sous le soleil humide du Nord est de la ville, le samedi après-midi. Le versant green de la révolution industrielle. Dickens n’a pas connu le football.

Maintenant différents éléments qui peuvent caractériser Londres :

Une couleur : vert of course, vert anglais

Une odeur, un parfum : les kébabs, l’encens du marché de Camden, un verre de bordeaux bu à Alexandra Park. Les serres botaniques de Kew Gardens. Je n’y suis jamais allé.

Un paysage à, un lieu, un monument à photographier : Je ne photographie jamais rien mais je pense que les anciennes cabines téléphoniques. Ce rouge là, et parfois le ciel est bleu, le rouge des cabines et le bleu du ciel en somme. C’est pas mal. On peut faire aussi la photo de la pochette d’Abbey Road mais c’est plus kitsch.

Un incontournable : Le Cabinet of War de Winston Churchill. Parce que c’est le cabinet of war de Winston Churchill.

Un lieu insolite, étonnant : le cimetière de Stoke Newington dans le Nord, près de Hackney. Un cimetière gothique tout à fait extraordinaire, envahi par la végétation. Brr… Il se mérite. No subway to get there. Le bus seulement.

Un moment de la journée préféré à Londres : le matin comme partout ailleurs. Les matins d’hiver sont particulièrement glorieux à Londres, pour peu qu’ils soient ensoleillés. Ils le sont souvent. C’est dans l’après midi que souvent le temps se gâte…

Un ou des endroits pour sortir, s’amuser : Camden pour la musique, les théâtres du West End, les pubs, à peu près dans chaque quartier de la ville, il y a des pubs amusants, colorés, avec des types incroyables, de très jolies filles de tous les pays du monde.

Une sensation, un sentiment : La liberté

Un livre, un écrivain : Pour Londres on peut faire confiance aux écrivains français. « Londres » de Paul Morand est pour l’histoire de la ville même si le ton un peu snob de cet écrivain, qui gagne à être connu, est parfois irritant. Il s’agit d’un essai.
Guignol’s Band de Céline peut-être le meilleur livre écrit sur cette ville. Elle y transpire de partout, dans bien des mots et des phrases qui ne parlent pas d’elle. Céline raconte même une rave au Touit-Touit Club où j’ai travaillé barman en 2000. Cela se passe en 1916, écrit dans les années 40. Dickens est incontournable ainsi que Arthur Conan Doyle. Les lettres de la soeur d’Arthur Rimbaud visitant son frère avec sa mère, envoyées à son autre soeur, sont la preuve que la ville finalement évolue peu.

Une personnalité : the Queen

Une chanson : God Save the Queen (je vous laisse deviner quelle version)

Une danse : le slow, c’est une ville où malgré les distances on n’a pas envie de presser le temps. C’est contre elle qu’on a envie de se presser. C’est une ville qui fait bander l’imaginaire. Et le rock’n’roll bien sûr. Et le jerk.

Un proverbe, une expression : « Never explain, never complain » et « Honni soit qui mal y pense».

Un plat : Un curry chez Madame Jones à Tooting Broadway dans le sud. Je ne sais pas si le restaurant existe encore, je ne sais pas si cela vaut la peine de le rechercher. Nobody wants to go tooting. Il était tenu par une anglaise assez vieille à la caisse, retour d’Inde, avec son personnel indigène bien traité et toujours souriant qui recevaient de très bons pourboires parce que les anglais sont far more generous in that particular domaine. C’est l’endroit où j’ai découvert le goût physique de l’Inde, jusqu’alors ce n’était qu’un sentiment. Je ne dénigre pas la cuisine anglaise, au contraire, je l’apprécie énormément, de plus en plus, mais le curry fut dominant. J’aime le breakfast, lorsqu’on a l’impression le samedi matin que les feuilles des arbres cessent de bruire pour laisser les haricots, l’oeuf et la saucisse tranquille.

Un fruit : Le pamplemousse pour son goût amer qui plane toujours un peu sur le repas traditionnel anglais, médiéval.

Un animal : les écureuils dans les parcs et les renards que l’on croise souvent la nuit en ville. Une étrangeté merveilleuse, une des raisons pour lesquelles je préfère vivre à Londres qu’à Paris. Je vis à Bordeaux, il y a les canards du jardin public mais ils sont sages comme des canards, on dirait des canards d’animation culturelle mais ils sont sympathiques.

Une fleur : La rose

Un paysage : Londres vu depuis Alexandra Palace, un des endroits les plus inquiétants et fascinants qui soient. Près de Muswell hill. C’est de là que fut émise la première émission de télévision.

Un moyen de transport : le bus, bien rouge, bien scotché dans la circulation épouvantable de la ville. J’aimais bien ces bus lorsqu’on pouvait y grimper à l’improviste, n’importe où, comme à Paris d’ailleurs à une époque.

Was good to evoke London.
Yours gratefully for reading

 

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