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Dernier jour d’épreuves

Après un trail très éprouvant et une météo très pluvieuse, les corps étaient fatigués. Heureusement, le réveil se fit avec le soleil, et même si le terrain du bivouac conservait les stigmates des averses des jours précédents, les conditions s’annonçaient plus clémentes. Le camp s’éveillait progressivement et s’activait comme une fourmilière, pour la dernière fois. Le soir, nous allions dormir au sec et retrouver le confort qui avait cruellement manqué à certaines.

A l’issue du petit déjeuner, les organisateurs ont pris le temps d’un débrief de la veille qu’ils avaient préféré différer en raison de notre arrivée tardive et notre état de fatigue. Le discours fut poignant, on sentait une pointe d’admiration poindre dans leurs propos après le trail. L’organisation semblait assez impressionnée par notre combativité. Ça nous remettait du baume au cœur. Les équipes en tête du classement étaient félicitées. Quelques conseils techniques nous ont été livrés pour l’ultime épreuve du raid, le Run and Bike. Le vélo devait tourner entre les 3 coéquipières au rythme qu’elles auraient elles-mêmes décidé.

Les sentiments étaient partagés sur la ligne de départ, nous étions tiraillées entre l’envie de venir à bout de la compétition et redoutions la fin de cette aventure humaine et sportive, hors du commun. Le parcours allait se dérouler le long de la mer sans relief mais en plein soleil, et les prévisions météorologiques l’annonçaient généreux. La gestion de l’effort s’avérait primordial. Etant la moins à l’aise en course à pied, mes coéquipières, Marjorie et Isabelle décidèrent de me laisser le plus possible le vélo, ce qui n’était pas pour me déplaire. Après une dernière interview sur la ligne de départ, nous nous élancions selon notre place au général. Je dois avouer que j’ai éprouvé énormément de plaisir sur ce parcours varié qui alternait zone désertique, aride, passages dans le sable, où il fallait mettre le pied à terre et porter ou pousser le vélo, des zones humides, boueuses, des sous-bois, des parties dans l’eau de mer. Quelle sensation agréable de batailler avec sa monture, de la chevaucher dès que le terrain le permettait, en trois coups de pédale je rattrapais les filles de mon équipe.

Ce jour-là, je ne fus pas celle qu’on attendait et j’ai aimé ce sentiment.

Au contraire, j’étais un élément moteur, surtout pour Isabelle que j’encourageais et motivais en pédalant à sa hauteur et en l’accompagnant, ma présence la stimulait. Il faisait très chaud et j’avoue avoir été ravie de ne pas courir. Mes coéquipières ont assuré une très belle course en grappillant quelques places au passage. Tout le long du parcours, les Martiniquais, venus en famille pique-niquer et profiter de la plage en ce jour dominical, nous encourageaient. C’était gai et joyeux, très énergisant.

A un kilomètre de l’arrivée, j’ai laissé le vélo, comme prévu pour terminer en courant avec les filles. La différence d’effort s’est tout de suite ressentie dans les jambes, qui plus est le sable était mou. Mais quel bonheur d’être attendues et accueillies à l’arrivée par une haie d’honneur formée par les autres concurrentes et les hourras des organisateurs. Quelle joie immense et quelle fierté d’être arrivée au bout de ce défi, de ce challenge. Ouah, quelle expérience !

Nous avons toutes profité d’un bon bain de mer bien mérité, du soleil, les discussions allaient bon train dans l’eau. Après un déjeuner-buffet copieux et de grande qualité, nous avons rejoint le village vacances. Les efforts étaient finis, retour au confort. Le soir, au programme, apéro, dîner et soirée dansante. Le lendemain, farniente, plage, piscine, paddle et discussions avec bon nombre de concurrentes avec qui je n’avais pas eu l’occasion d’échanger auparavant.

Je reviens de ce raid grandie, fière et riche de rencontres. Beaucoup m’ont épaté par leur simplicité, gentillesse et accessibilité. Chapeau à l’organisation du raid, dont la première édition fut sincèrement une réussite. Chacun s’est montré disponible et agréable durant tout le séjour. Je suis revenue chez moi boostée à l’énergie positive qui m’a portée durant un mois après mon retour. Et quand j’ai eu l’occasion de visionner le 52 minutes diffusés sur Canal + en décembre, je me suis rendu compte de ce que nous avions accompli et de la difficulté des épreuves.

Credit Photo: organisation Raid des Alizés

Encore un grand merci à Antoine Ludger qui m’a permis de vivre cette aventure et à mes deux coéquipières Messines, Marjorie et Isabelle.