AVENTUREMARTINIQUESPORTS

Le Raid des Alizés en Martinique comme si vous y étiez

Du 19 au 23 novembre 2015, s’est déroulé le premier Raid des Alizés en Martinique, compétition exclusivement féminine, solidaire et nature. Immersion durant 5 jours au cœur de cette aventure humaine et sportive hors du commun.

La préparation au raid

Tout a commencé par un dilemme. Que répondre à TV Sport Events (1), la société organisatrice du Raid des Alizés, quand elle vous propose cinquante jours avant le départ de faire partie de l’aventure. Surtout quand on n’est pas une championne du monde de course à pied. Quelques jours de réflexion et d’organisation ont suffi pour accepter le défi. Il fallait mettre à profit la durée restante pour mettre en place une préparation physique adaptée et renforcée. La compétition annonçait du VTT, donc des pentes négatives et positives, un trail, avec les mêmes contraintes, du kayak et du run and bike. Des disciplines qui sollicitent, en exagérant un peu, tous les muscles du corps.

C’est à Patrick Duveau, responsable de la salle « Le carré du triangle » (2) à Bordeaux, qu’a échu cette lourde responsabilité. Il m’a concocté un programme sur mesure, course à pied fractionnée sur tapis avec pentes, même chose pour le vélo, du rameur, plus les exercices habituels, abdos, fessiers, adducteurs et un ciblage sur le renforcement musculaire du haut du corps. Autre difficulté, l’agglomération bordelaise ne se distingue pas par ses pentes vertigineuses, il a donc fallu s’adapter. Associé à tout cela un régime alimentaire adapté et conseillé par Nicolas Aubineau, (3) diététicien et nutritionniste du sport. J’ai déjà fait appel à lui avant des treks physiques et spécifiques, tel que le Kilimanjaro ou encore le tour des Annapurna dans l’Himalaya.

Pour parfaire ma préparation et essayer de me mettre dans des conditions optimum, rien ne valait un petit trail quinze jours auparavant. Départ de Collioure direction Cadaquès pour 60 km en trois jours, avec des dénivelés respectables, un terrain plutôt accidenté, l’idéal pour tester ses capacités dans un cadre superbe. Nous avons eu recours avec Khun DiDi aux services d’Allibert (4), qui propose une formule confort, il s’occupe de la réservation des hébergements, de la demi-pension et du transport de nos bagages. Ce petit périple à deux était un vrai plaisir.

Crédit photo : Scoopdyga/TV Sport Events

Pour ajouter à la difficulté, j’allais faire équipe avec deux Messines que je ne connaissais pas et avec qui, bien sûr, je n’avais pas eu le loisir de m’entraîner. Autant dire que la pression et la tension étaient à leur comble, tous les états psychologiques s’entrechoquaient, l’envie, l’euphorie, le doute, l’impatience. Et le 19 novembre, la délivrance, enfin le départ. J’ai eu la chance de faire la connaissance à Bordeaux de Sabrina Ghandour Tayeb, (5) et d’effectuer le vol Bordeaux-Paris en sa très agréable compagnie. Je ne savais pas encore que c’était une sacrée championne qui allait remporter le raid avec ses deux coéquipières, tout aussi talentueuses.

Le rendez-vous à l’aéroport de Paris Orly était une première étape, avec la découverte de mes deux coéquipières, Marjorie et Isabelle et des autres compétitrices. Chacune portait sur son sac de voyage, fourni par l’organisation, son numéro d’équipe. Moyen utile de reconnaissance, je me suis donc mise en quête du chiffre 24, quelques échanges sur Facebook et quelques visionnages de photos m’ont permis de les retrouver rapidement. La team des « Plumes au vent » était au complet (les plumes parce que nous étions une équipe de journalistes et au vent en référence aux alizés). L’ambiance était détendue, tout ce petit monde avait l’air ravi d’être là. Embarquement pour 9 heures d’avion et cinq heures de décalage horaire.

Mais quand on arrive, accueillie par une haie d’honneur et acclamée par les autres concurrentes au son des percussions du carnaval à Fort de France, sous la baguette du maestro Steve Kondo (6), c’est totalement énergisant, on en oublie les corps endoloris par un long trajet statique. Une fois les membres dégourdis sur des rythmes endiablés et une petite collation de bienvenue, direction le nord de l’île aux fleurs en bus.

Débarquement au bivouac où une forêt de petites tentes occupait le moindre carré d’herbe. Le premier brief, tant attendu, sous la houlette de Frédéric Gallois, ancien commandant du GIGN et directeur sportif du raid, présentait les 46 équipes de 3 filles engagées et les causes qu’elles défendaient, ainsi que les membres de l’organisation, ceux à cause de qui nous allions souffrir… C’est à Christophe Assailly, ancien parachutiste, traileur et crossman de haut niveau, qu’incombait la lourde tâche de nous concocter un parcours sur mesure en étroite collaboration avec le Club Tchimbé Raid (7), référence des trails longues distances en Martinique. Et enfin, le moment tant attendu, il allait lever le voile sur le programme des épreuves du lendemain, jusque-là tenues secrètes.

L’ADN du raid : le mystère et l’aventure, mais la promesse de traverser les plus beaux paysages naturels de l’île aux fleurs. L’ambiance était déjà chaleureuse et conviviale.

 

 

Laisser un commentaire