Le port de Brouage (Par Hélène Lagardère)
Brouage : Durée : 1h30 environ pour la citadelle uniquement, 3h avec les bâtiments.
« Riche d’une histoire tumultueuse et aventureuse, leport de Brouage n’est plus qu’une île de pierre cernée par les polders qui courent à perte de vue vers la mer lointaine. Au bout de nulle part, encerclée de marais salants et de bassins d’élevage de coquillages, la citadelle surveille la mer qui murmure à plusieurs kilomètres de là, du haut de ses remparts envahis d’herbes folles. Une atmosphère étrange baigne les pierres blanches de la forteresse, bercée par la rumeur de l’océan invisible. Dans cette langue de terre de bord de mer, les frontières sont floues et fluctuantes. La campagne est baignée d’air marin, les vaches paissent dans les près-salés sous les cris des mouettes, les grenouilles croassent au bord des bassins ostréicoles.
La forteresse de Brouage désormais abandonnée aux polders a connu pourtant des heures aventureuses et riches. Dès le 11ème siècle, «l’or blanc», le sel, fait la richesse de Brouage qui commerce avec l’Angleterre, l’Allemagne et les Flandres. Pendant les guerres de religion, la forteresse catholique s’oppose à La Rochelle, protestante ; et Richelieu, capitaine de la place, donne l’ordre de réparer les fortifications datant de 1571. Les travaux durèrent de 1630 à 1640. En 1659, le port reçut la belle Marie Mancini en exil. La nièce de Mazarin fût séparée de son royal amant Louis XIV pour raison d’état, celui-ci devant épouser l’infante d’Espagne à Saint Jean de Luz.
Peu à peu, le port de Brouage s’envasa et Colbert, en 1666 créa un nouveau port de guerre à Rochefort. Ce fut le début du déclin de la citadelle. Brouage est aussi célèbre pour avoir abrité l’enfance de Samuel Champlain, fondateur en 1608 de la province de Québec, qu’il dut hélas donner aux Anglais. De retour à Brouage, il alla prier sans relâche dans l’église pour retrouver son Québec libre. Enfin exaucé, il y retourna en 1663. Aujourd’hui, l’église, restaurée au frais de la Ville de Québec, abrite une exposition sur la fondation de la Belle Province. L’intérieur de l’église mérite le détour : basse, très claire avec une voûte en forme de coque de bateau, elle possède plusieurs vitraux modernes offerts par le Canada.
Suivez le guide : commencez la visite de Brouage par les remparts. Ils forment un quadrilatère renforcé par sept bastions, qui comportent chacun trois échauguettes (guérites de pierre) et des embrasures pour les canons. Le chemin de ronde envahi d’herbe et bordé de fleurs sauvages offre une vue imprenable sur les polders alentours et sur la ville intérieure, tracée au cordeau. Une ville entièrement dédiée au combat : halle aux vivres, poudrière, prison, forge, maison du gouverneur….Dans le village, les deux portes principales subsistent : La Porte Royale au nord, présente un long tunnel de 20,50 mètres. Au sud, la porte Marennes est très abîmée. On voit encore l’amorce de la voûte de pierre qui la recouvrait. Près de la Porte Royale, le Bastion, désormais l’Office de Tourisme, recèle une monumentale cheminée de pierre, absolument magnifique.
C’était autrefois la forge royale. En face de cet édifice, la forge-prison, qui garde dans ses murs des graffitis des prisonniers. La monumentale halle aux vivre, longue de 54 mètres, possède une double galerie couverte de voûtes d’arêtes et soutenue par 10 piliers monumentaux. Désormais, elle abrite des expositions et le Centre Européen d’Architecture Militaire. »
Merci à Hélène pour cet article !
CARNET D’ADRESSE
• Office de tourisme, Tél 05 46 85 19 16. Visite guidée, programme d’une demi-journée avec dégustation de coquillages et beaucoup d’idées de promenades, à pied ou à vélo autour de Brouage.
• Halles aux vivres, Tél : 05 46 85 77 65, retrace l’histoire riche et passionnante de Brouage et du commerce du sel.
• Hôtel-Bar Le Brouage, 16 rue de Québec, Tél : 05 46 85 03 06. http://www.le-brouage.com. Produit de la mer et du terroir, très bonne adresse gastronomique.
Etape nocturne à l’hôtel Le Brouage, en plein cœur de la cité, la patronne est très sympathique, et les prix très corrects. Dans une petite chambre cocon, pour rêver de batailles navales.
Jour 5
Toutes les bonnes choses ont une fin, pour redescendre sur Bordeaux, on peut prendre l’option de longer l’estuaire jusqu’à Blaye, pour découvrir la citadelle et le verrou de Vauban, classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco. En empruntant la route de la corniche verte.
Route verte (de Bordeaux à Royan)
La Route verte est un itinéraire touristique reliant Bordeaux à Royan en Charente-Maritime, passant par Blaye et longeant au plus près l’estuaire de la Gironde.
La route est signalée « Bordeaux par la côte » depuis Royan ou « Royan, par la côte » depuis Blaye, et « Corniche fleurie » entre Blaye et Bourg.
À cause des nombreux virages dus au franchissement de vallées et de falaises mortes le long de l’estuaire, le kilométrage depuis Bordeaux est plus important que par la route directe, la D.137 et la D.730.