Retrouvez notre série d’articles consacrée au mythique trek du tour des Annapurnas, au Népal.
Jour 11 : jeudi 8 mai 2014, Muktinah (3700 mètres) -> Kagbeni -> Ekle Bhatti (2900 mètres) -> Marpha (2700 mètres)
- Heure de départ : 7H30
- Heure de pause : 12H30/14H00 et 17 km parcourus
- Heure d’arrivée : 17H30
- Distance parcourue : 27,6 km
On entre dans le haut Mustang
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En partant, on s’arrête acheter des écharpes tissées par les femmes dans la rue pour faire des cadeaux à nos mères et à ma fille. C’est le lieu idéal pour réaliser ses emplettes, les bonnets, gants y sont moins chers et de meilleure qualité que sur la suite du chemin.
Les cuisses sont un peu raides mais après cinq minutes de marche, tout se remet en route. On entame notre descente vers la vallée en traversant le très beau village traditionnel Sherpa (du nom d’une éthnie) de Jarkot, où se trouvent les ruines d’un ancien palais royal. Le site, bien que rustique, offre un très agréable dédale de ruelles, c’est magnifique.
Nous poursuivons notre descente vers Kagbeni en empruntant les chemins de chèvre, abrupts mais plus courts. Le paysage est désertique aux couleurs dorées. Puis tout à coup, Kagbeni se dévoile, lové au fond d’une vallée à côté d’une plage de galets, à proximité de falaises percées de grottes troglodytes, dans un cadre verdoyant, cultivé, telle une oasis. Cette surprise visuelle est un pur plaisir.
Quand on pénètre dans le village, on est envahi d’une impression de douceur de vivre, les rues sont pavées avec de grosses plaques de granit, tout est propret et coquet, l’ambiance y est vraiment zen et agréable. En déambulant, on passe devant un Yak Donald, qui est un lodge, restaurant et épicerie. A la pointe extrême du village, celle qui donne sur la plage de galets, on découvre un adorable coffee shop, qui offre une terrasse avec une vue fantastique et des vrais et délicieux cafés italiens. On a testé le café froid au caramel et un cappuccino. Ce village est un endroit propice à une étape de plusieurs jours. Des treks dans le Haut-Mustang y ont leur terminus. Attablés nous voyons redescendre les caravanes et les trekkeurs.
Nous devons poursuivre notre route, sur le chemin, nous nous arrêtons dans un très vieux monastère datant de 1429, qui est aussi une école pour jeunes garçons. Il est d’architecture traditionnelle tibétaine bouddhiste. Un jeune moine assure la visite en anglais. A l’entrée, une très belle roue de vie est peinte de couleurs vives. L’intérieur recèle des objets très anciens, une bibliothèque de livres remarquables et un trésor, en l’occurrence un très ancien livre de prières ornés d’écritures en or, de 900 ans, de 700 pages pour un poids de 15 kg. C’est très impressionnant et intimidant. La visite est passionnante mais dure plus longtemps que prévu, nous devons accélérer le pas pour rejoindre Vena, qui a emprunté le chemin le plus court, pour déjeuner, il nous reste encore 3/4 d’heure de marche.
Nous atteignons une bâtisse seule au milieu d’une vallée désertique balayée par les vents. Nous mangeons à côté de la cuisine avec les porteurs et guides Népalais qui ont eux aussi fait étape, le lieu est connu. On s’offre un petit apéro avec une bière (la première depuis le début du trek accompagnée de lamelles de fromage de nak, un pur moment de bonheur). On y déguste de savoureuses lasagnes aux légumes.
Quand on repart, le vent a redoublé de force, c’est un paysage lunaire, sec, aride, on se croirait plongé dans un western et on s’attend à voir surgir des cowboys et des indiens. Il faut s’emmitoufler dans nos écharpes, et mettre nos lunettes de soleil pour éviter que la poussière n’entre partout. Et c’est ainsi jusqu’à ce que l’on atteigne Jomson.
Ville sans intérêt architectural mais centre névralgique équipé d’un aéroport, d’une gare routière avec bus locaux et 4X4, de banques, d’hôtels, de commerces, de restaurants. Beaucoup de trekkeurs arrêtent leur périple à cet endroit et repartent en moyens de locomotion motorisés. On retrouve Vena, qui avait pris de l’avance, dans un café typique népalais, petite échoppe. On recharge les batteries, il nous reste une heure de marche, la fatigue est là, c’est un long trajet, conditions venteuses difficiles surtout au lendemain de l’ascension du col et de sa descente extrêmement physique et éprouvante pour les muscles.
Les jambes se font lourdes, les pieds souffrent de tension, c’est donc bien fatigués que nous atteignons l’adorable village de Marpha, au pays des pommiers. Toutes les façades sont peintes en blanc et les boiseries sont rouge Bordeaux, c’est la première fois que nous voyons une telle décoration. Il est extrêmement bien entretenu, une petite route pavée de granit en est l’artère principale. L’architecture est tibétaine avec des toits plats en terrasse, et des tas de bois, bien rangés, sont posés sur tout le pourtour. On dirait un village de poupées. On loge à son cœur, à l’hôtel Sunrise (un très bon établissement).
La douche chaude est une délivrance, idéale pour chasser toutes les tensions physiques et toute la fatigue après une journée particulièrement éprouvante. Au menu du dîner, soupe de tomate, potatoes au curry (un délice) et spring roll aux champignons (très bon).