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Le stage de survie par ceux qui l’ont vécu

[alert type= »info » second_text= »Sur le chemin du retour, j’ai proposé aux participants de me livrer leurs impressions. J’ai fait tourner un cahier d’écolier dans lequel chacun a été libre de s’exprimer. Un joli moyen de traduire leur ressenti sur cette aventure qui diffère d’une personne à l’autre mais qui de l’avis de tous fut avant tout humaine. Tous ces mots sont autant de cadeaux. Merci à eux d’avoir joué le jeu. Chaque personne s’est démarquée par des traits de caractère spécifiques et une personnalité bien marquée, ce qui lui a valu l’attribution d’un surnom ou d’un qualificatif. » show_close= »false »]

Fabien, l’homme aux réparties inattendues et hilarantes, originaire de Toulouse, travaille à Paris

Venu dans le Haut Atlas marocain pour y découvrir de somptueux paysages, de nouvelles saveurs gustatives. J’y ai surtout trouvé une belle aventure humaine. Souvent mort de faim et de soif mais constamment repus et rassasié de blagues, de belles histoires et d’émotions. Une aventure unique inoubliable.

 

Benoît, le chasseur, l’homme des bois, natif du Jura

L’aventure s’achève sur une magnifique vallée verdoyante, ponctuée de villages où la tranquillité apparente laisse vite place à l’animation des occupations de chacun. Ce décor somptueux aura été notre terrain de jeu pour découvrir et apprendre à survivre et vivre dans un environnement montagneux et aride. Malgré l’hostilité des lieux, nous découvrons comment tirer parti de ses richesses. L’eau pure qui sort des montagnes peut se boire tandis que nous apprenons à rendre potable celle de la vallée. Notre vue s’habitue à reconnaître les trésors sur le sol et ce qui nous paraissait être que de simples plantes vertes se révèle être un garde-manger d’essences qui viendront agrémenter notre repas. A l’effort des premiers jours, le corps s’est habitué. Le périple fait ressortir nos instincts primaires. Il faut dompter le feu, se protéger des éléments et trouver de quoi subsister. Le moindre insecte permet d’apporter quelques protéines seulement, mais le bienfait psychologique lui est bien supérieur. Les techniques enseignées par nos instructeurs commencent à porter leurs fruits et nous passons à un semblant d’autonomie. La cohésion du groupe permet à chacun de trouver sa place et de révéler des talents cachés. Certaines épreuves se sont révélées rudes mais avec le temps, les souvenirs deviennent toujours bons. C’est ce qu’il restera de ce stage, le souvenir d’une expérience inoubliable dans des lieux majestueux avec des personnes partageant un objectif commun : survivre.

Nicolas, le Belge aventurier, attentif aux autres

Lors de ce voyage, je m’attendais à ce que ce soit plus difficile, mais au final est-ce que c’est ce que je suis venu chercher ? Ce périple m’a permis de faire une belle aventure où j’ai rencontré des gens supers avec qui j’ai passé de bons moments et découvert de belles choses.

Juliane, la Belge réservée, qui gagne à être connue.

Un stage de survie au Maroc ou un voyage à la découverte de soi ?

Je m’attendais à la faim, la soif, la fatigue, … mais ce que j’ai trouvé ce sont des personnes qui méritent d’être connues. Nous avons de suite formé un noyau solidaire : « Tous dans la même galère. » On a fait attention au bien-être des autres avant le sien. N’est-ce-pas cela finalement qui nous fait devenir meilleur ? Dans notre vie de tous les jours, nous sommes des riches : nous avons l’eau, la nourriture, un toit, des moyens de locomotion rapide, un système de santé formidable… et pourtant nous sommes d’éternels insatisfaits. Nous voulons toujours plus, et surtout plus que son voisin, son ami, sa famille parfois… Et cela ne nous rend pas plus heureux je pense. Ici nous n’avions pas grand-chose et pourtant nous avons tout partagé, dans le souci du bien-être de l’autre. Cela nous rend, je l’espère, plus humain. Je veux y croire. Croire en un monde meilleur, basé sur la solidarité, l’entraide, le partage… J’espère pouvoir me rappeler de cette expérience le plus longtemps possible.
Mon moment préféré ce fut cet échange que nous avons eu avec Marjorie avec les Berbères dans leur tente. Un échange sur nos cultures. Un moment suspendu dans les montagnes du Haut Atlas.

Elisa, journaliste parisienne « incarnée » et Cédric, caméraman, baroudeur

Amazir, l’homme Berbère… C’est ce que nous avons tenté d’être pendant près d’une semaine. Cédric (le caméraman) et moi, nous avons formé un binôme venu tout droit de Paris pour tout filmer, tout voir, tout comprendre de cette aventure hors du commun. Cédric avait en main sa caméra comme troisième œil. Moi je devais m’immerger parmi les stagiaires et jouer le jeu, comme eux, de la survie en pleine nature. Immédiatement le groupe s’est soudé, chacun semblait pouvoir apprendre des autres. Pendant ces quelques jours, l’entraide a été le maître mot. Je pensais que l’expérience aurait été plus difficile. J’ai eu très faim, bien sûr, je suis très gourmande…

J’ai eu soif aussi, et parfois mon corps a manqué d’énergie. Mais gravir les monts du Haut-Atlas nous a prouvé que sa terre, cette immensité rouge, était riche et généreuse. Nous y avons trouvé la flore et la faune nécessaires à notre estomac et à notre mental. Et surtout, ce qui remontait le moral des troupes, c’étaient ces petits moments le soir, auprès des flammes. J’ai encore en tête le parfum du feu de bois, si dur à obtenir, qui réchauffait nos corps, nos cœurs et nous donnait le sourire malgré les intempéries.

L’aventure est désormais terminée. Nous achevons ce séjour en partageant tous un dernier jus d’orange sur la terrasse d’un café de Dëmnate, la première ville que nous traversons depuis notre départ des montagnes. Merci à tous d’avoir accepté notre caméra et de nous avoir témoigné et transmis vos émotions et sensations. Merci à Yoann pour son expérience en matière de survie et à Mus pour sa générosité de cœur et son savoir.

Yoann, l’instructeur bordelais, survivor

Merci à tous pour ces moments d’échanges et de partage. Un groupe magnifique avec des personnalités différentes et enrichissantes. J’en ressors grandi. Merci à vous de me permettre de faire ce métier. J’espère vous revoir. Bravo à vous !