Retrouvez notre série d’articles consacrée au mythique trek du tour des Annapurnas, au Népal.
Jour 10 : mercredi 7 mai 2014, High Camp (4881 mètres) -> le col de Thorong La Pass (5416 mètres) -> Muktinah (3700 mètres)
- Heure de départ : 4H45
- Heure de pause : 7H45/8H30
- Heure d’arrivée : 14H30
- Distance parcourue : 17 km
Le défi du tour des Annapurnas, passer Thorong La Pass !
La marche de nuit est courte, nous faisons en sorte de prendre le petit déjeuner tôt, en décalé, pour partir avant le gros de la troupe, pour atteindre le col seuls, en toute tranquillité et sérénité.
On ne veut pas gâcher ce plaisir, tant attendu.
Une grande partie du chemin se fait dans la neige, à cette altitude, il n’y a plus d’oiseaux, c’est le silence total, nous sommes dans les nuages, ça nous évite d’avoir trop chaud. Pour atteindre notre but, nous devons parcourir un dénivelé positif de 600 mètres, quelques passages sont un peu raides mais globalement ça monte progressivement, l’air manque bien sûr mais nous sommes en forme, pas de mal des montagnes, ni courbatures. Dès que le cœur s’emballe, nous faisons une petite pause, on allonge le pas et on respire à fond.
On s’arrête au milieu de nulle part, comme d’habitude, pour déguster un thé bien chaud. Un couple arrive avec leur VTT sur le dos, il y en a qui en veulent. L’ascension se déroule très bien et à 7H45, nous atteignons notre but, le col. Vena, Pradip et Khun DiDi installent le chapelet de drapeaux de prières, il trône au-dessus de tous les autres, neuf, magnifique.
Comme prévu, nous sommes très peu au col, on peut prendre des photos en toute tranquillité. Je suis arrivée avec le sourire en haut (comparativement beaucoup moins éprouvant que le Kili), quand on a atteint Thorong La Pass (5416 mètres), le soleil a fait son apparition, des monts enneigés sur un ciel bleu assuraient le décor.
Un vrai et grand moment de bonheur, de plénitude. J’ai fait des vœux pour les êtres qui me sont le plus chers, et bien sûr j’ai eu une très forte pensée pour mon défunt papa, une très vive émotion m’a alors totalement submergée.Chaque nouveau défi que je réalise est en partie pour lui.
Je me suis sentie légère, fière et profondément heureuse.
Moment particulièrement intense.
J’étais vraiment soulagée car je redoutais cette étape qui finalement s’est extrêmement bien déroulée. Nous avons pu profiter de l’instant, savourer notre plaisir, prendre notre temps et déguster un thé au lait bien chaud, grignoter quelques biscuits à l’intérieur de la cabane en pierre. C’était magique.
Chaque matin, un Népalais part avant tous les touristes pour leur assurer le service à leur arrivée au col, c’est juste incroyable, tous les jours, il franchit le col depuis High Camp. Chapeau.
A 8H30, nous avons entamé la descente (1700 mètres de dénivelé négatif), une partie du chemin était enneigée, le reste très caillouteux et particulièrement raide. Très éprouvant pour les genoux et les muscles des cuisses. Mieux vaut un bon entraînement.
A 11H15, on s’est octroyé une pause à trois quarts d’heure de marche de Muktinah pour déjeuner en terrasse dehors au soleil face à la descente vertigineuse que nous venions d’accomplir. Notre corps a apprécié cette pause réparatrice. Avant de rejoindre l’hôtel nous avons fait un tour à un très vieux temple bouddhiste à l’entrée de la ville de Muktinah. Dont la particularité est de receler une source de feu et d’eau. Juste à côté se dresse un temple hindouiste très connu et très fréquenté par les pélerins. Il possède 108 fontaines en tête de vache et des bains où des fidèles viennent pratiquer leur ablution.
En franchissant le col de Thorong La Pass, nous avons pénétré dans le Haut Mustang. Changement radical de décor avec des montagnes désertiques marron, beige et des villages à l’architecture tout à fait différente. Un tout autre monde, une toute autre atmosphère avec l’impression d’avoir quitté le Tibet pour rejoindre l’Inde, bluffant.
Après une bonne douche chaude et un peu de repos, on est parti se promener en compagnie de Pradip et Vena. On s’est offert un rafraîchissement en terrasse d’un café surplombant la rue (le Bob Marley Café) qui nous offrait une vue sur la rue et ses activités. De multiple stands artisanaux y sont dressés, des métiers à tisser y sont installés, les femmes confectionnent des écharpes dans la rue, de petites et grandes tailles, très colorées. Une fois notre pause appréciée, on poursuit notre découverte de la ville jusqu’au monastère dont la terrasse sur le toit offre une vue à 360 degrés. Muktinah ne présente pas un grand intérêt architectural, mais est largement dotée d’hôtels, restaurants et magasins. L’intérieur du temple est très beau et particulièrement bien entretenu, on y passe un bon moment pour y savourer la quiétude des lieux.
De retour à l’hôtel on dîne avec un steak de yak et des frites pour Khun DiDi et un burger de yak, frites pour moi. Puis dodo, bien mérité après une sacrée journée et un beau défi sportif.
Quelques trekkeurs ne franchissent pas le col ou arrêtent l’aventure juste après.