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La Suisse vue du ciel

Lors d’un séjour familial en Suisse, dans le canton de Vaud, j’ai eu la chance de pouvoir expérimenter en compagnie et grâce à ma mère, un vol en parapente. Il s’agissait de mon deuxième, le premier je l’ai effectué il y une quinzaine d’années en Corse à Saint Florent au-dessus de la mer, durant une vingtaine de minutes. Cette fois-ci changement de décor, direction Grandvillard près de Gruyère, avec ses paysages verdoyants, des pré-montagnes dont les flancs sont plantés de sapins, des reliefs et de la hauteur pour cadre.

Nous avons rendez-vous aux abords d’un champ, qui sert de piste d’atterrissage, avec Olivier Nicolet. Par chance, une navette part quelques minutes après, juste le temps de nous préparer. Au sol, il ne fait pas froid mais dès que l’on prend de l’altitude, il est recommandé de bien s’équiper, de bonnes chaussures, style randonnée, une polaire, un coupe-vent, des lunettes de soleil et de la bonne humeur. Dans le camion qui nous transporte jusqu’à notre point de départ, ça plaisante, ça chambre, on échange nos expériences ou pas…

Après une quinzaine minutes de montée, le véhicule s’immobilise au bord d’un champ. Les affaires sont réparties, les pilotes de parapente portent le sac avec la voile alors que les clients se chargent du reste du matériel, casque, harnais, etc… quelques minutes de marche sont nécessaires sur un petit sentier assez pentu pour rallier la zone de départ. Avec Olivier, nous prenons la tête du convoi et dès notre arrivée, il s’active à préparer tout le matériel, très vite nous sommes prêts. Je suis harnachée et nous sommes reliés entre nous par nos harnais, il se positionne derrière moi. Il me donne quelques consignes : « Pour l’instant, le vent est de travers, nous attendrons qu’il soit de face pour nous élancer. Je compterai jusqu’à trois, tant que je te dis go, go, go, tu cours, tu y vas, si je dis stop tu t’arrêtes. »

Nos yeux sont rivés sur la manche à air, tout d’un coup, elle se positionne à 90 degrés, à angle droit, les vents nous sont favorables, c’est parti, j’ai à peine le temps de réaliser et Olivier de compter jusqu’à trois, que déjà nous sommes aspirés par la voile qui nous entraîne et nous élève. Il fait beau, la température est extrêmement agréable. Je me sens en totale confiance, nous prenons rapidement de la hauteur, et le ballet avec les courants d’air chaud commence, nous virevoltons, nous surfons au-dessus de la cime des sapins, les aigles et les autres voiles sont nos compagnons de vol. Les conditions sont idéales, elles sont remarquablement douces, l’air caresse nos visages, le soleil nous empêche d’avoir frais et nous fournit des conditions pour prendre de la hauteur. Je pose mille questions techniques à Olivier, qui se plie à l’exercice avec beaucoup de plaisir. Il m’explique la création des courants, comment jouer avec eux, le maniement de la voile, il me parle des nuages, de leurs caractéristiques, ceux qui sont favorables et ceux qu’il faut impérativement éviter. Il m’offre une lecture et une compréhension du ciel et de notre environnement.

Je suis assise dans l’air, j’ai l’impression d’être un oiseau, je me sens incroyablement libre, je savoure cette chance qui m’ait donnée de voler. Nous glissons et tournoyons depuis presque une heure, bien plus que prévu, il est temps de retrouver le plancher des vaches, nous atterrissons tout en douceur, à l’image de cette expérience incroyable que j’ai pu prolonger durant plusieurs heures grâce à toutes les agréables sensations emmagasinées.

Je n’ai qu’une envie c’est de recommencer et pourquoi pas sur la dune du Pyla la prochaine fois…