Num Noi Singpatong : l’entraîneur thaïlandais de Damien Alamos.
« Nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer lors de la venue à Bordeaux, Num Noï Singpatong, l’entraîneur Thaïlandais de Damien Alamos, il a eu la gentillesse de répondre à nos questions. » Interview par Sita, traduction Damien Alamos
C’était la première fois qu’il venait en France, il est très content de la qualité de l’accueil qui lui a été réservé, il a beaucoup aimé la France et son voyage. Il venait pour assister aux combats de ses deux boxeurs Damien Alamos et Penake Sitnumnoi lors du gala d’Impacts Aquitaine, l’Impacts Fight Night 3 le 17 mai à la salle Jean-Dauguet à Bordeaux-Bastide.
Il trouve le niveau des français très bon, mais il estime qu’ils ont un problème d’attitude sur le ring, ils se laissent vite emporter, ne savent pas forcément rester calmes.
En France, il y a les classes, les niveaux, beaucoup d’étapes. Alors qu’en Thaïlande, on enseigne aux tous petits directement comment boxer en professionnel, « propre », les enfants apprennent directement la vraie boxe thaï et sa philosophie. Ils acquièrent ainsi beaucoup d’expériences, ils combattent régulièrement dès leur plus jeune âge.
Ils savent rester calmes sur le ring, ils maîtrisent très bien les blocages, le self-control et apprennent très tôt les bonnes attitudes. S’ils bloquent bien, ils rapportent des points. Num Noï Singpatong entraîne beaucoup de jeunes en ce moment au camp, ils sont une quinzaine de 7 à 15 ans. Il les traite et les fait travailler comme les adultes.
Nous lui avons demandé de juger le combat de Sandra Sévilla-Mandret : « Elle a beaucoup appris en Thaïlande, elle met bien en application toutes les techniques, elle a un grand respect de la culture, et une combativité impressionnante, elle est très agressive. »
Quel regard porte t’il sur les Français qui font de moins en moins le ram way ?
En Thaïlande, quand on pratique, le vrai muay thaï, on se doit de faire le wai khru pour saluer son maître, celui qui a enseigné sa technique, qui a consacré du temps à son élève, pour rendre hommage à la connaissance transmise. En Thaïlande, les entraîneurs sont très importants, il faut les respecter, les saluer, si un nak muay monte sur le ring sans faire son wai khru, il sera puni et sanctionné.
Chaque camp a son wai khru, il peut être personnalisé par les boxeurs. Chaque camp et chaque entraîneur a son ram way, ce n’est pas forcément bouddhiste, le côté religieux est une démarche purement personnelle. Le wai khru permet de s’échauffer, de se concentrer et de se mettre dans le combat, de s’imprégner, ça permet de relativiser, c’est aussi une forme de défi face à son adversaire, il peut y avoir une part de provocation. En Thaïlande, l’enseignement du wai khru aux étrangers fait partie de l’entraînement.
Selon lui et Damien, pour accéder au meilleur niveau, il faut s’imprégner de la culture pour pouvoir s’intégrer et espérer atteindre le plus haut niveau, et combattre comme un Thaï. S’il n’y pas le respect des traditions et l’imprégnation de la culture, certaines barrières ne pourront pas être franchies.
Plus d’info sur le ram muay & Wai Khru
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