NEPAL

Retrouvez notre série d’articles consacrée au mythique trek du tour des Annapurnas, au Népal.

Jour 5 : vendredi 2 mai 2014, Chame – Dhukur Pokhari – Pisang (3200 mètres)

  • Heure de départ : 7H15
  • Heure de déjeuner : 11H30 et 13 km parcourus
  • Heure d’arrivée : 15H
  • Distance parcourue : 19 km
  • Petit déjeuner : crêpe de sarrasin avec du miel et un thé au lait.

Au pied de la porte du paradis…

Temps couvert le matin, pause déjeuner sous le soleil, les températures sont fraîches. On a aperçu des massifs ce matin en nous levant. Des petits bols posés devant les maisons servent à faire brûler des branches de genévrier, pour purifier l’air.

Le chemin est dans une forêt de sapins et de bouleaux. Au ¾ du sentier, on trouve des petits stands d’artisanat au milieu de nulle part, comme d’habitude. J’en ai profité pour acheter une bague ornée des symboles des cinq prières et deux bracelets en bois sculptés avec les huit signes que l’on retrouve à l’intérieur des monuments de prières.On a croisé des convois de mules lourdement chargées et des épiceries ambulantes, à dos d’homme.

Nous avons longé la porte du paradis, « Swargadwari Danda », 4895 mètres, impressionnante paroi rocheuse désertique, dont les flancs sont lisses et beiges. C’était complètement vertigineux. Le roi du paradis est Indra.

La porte du paradis

Le midi nous dégustons un Dhal Bat Set avec une soupe de lentilles, un curry de pommes de terre, de la viande et des navets au curry et du riz. Et du riz frit accompagné d’oignons, d’épinards, de thon et de fromage. Après déjeuner, nous traversons une large vallée absolument magnifique, recouverte d’un tapis de sarriette (thym) et d’arbres et traversée par la rivière. Chaque pas effectué dégage une bouffée odorante. On dirait un décor canadien.

Le sommet des Annapurna II fait le timide et joue à cache-cache avec les nuages. C’est la même chose pour la porte du paradis qui finit par dévoiler son sommet enneigé.

L’après-midi est superbe et ensoleillé, nous nous dirigeons vers le haut Pisang (3400 mètres d’altitude), vieux village typique à l’architecture tibétaine.

Les maisons ont des murs de pierres grises, empilées et des toits plats. L’arrivée sur le village est époustouflante de beauté. Les drapeaux de prière bouddhistes flottent sur chaque maison, ils sont battus par les vents forts et donnent le tempo.

Nous grimpons jusqu’au monastère, haut perché à 3700 mètres, il est très bien entretenu. Huit moines y vivent, l’un d’entre eux nous accueille et nous ouvre les portes du temple. L’intérieur est richement décoré et peint du sol au plafond avec un puit de jour central orné d’un Mandala. Les bancs sur les côtés invitent à la méditation.

C’est l’endroit idéal pour faire une pause, on s’accorde quelques minutes, en position du lotus sur un fond musical très zen, le claquement des drapeaux de prières accompagnent ce moment de pleine zénitude et méditation. C’est un moment absolument magique. On allume une bougie que l’on place dans l’autel face à Bouddha en le saluant les mains jointes à hauteur du visage.

On fait une offrande pour l’entretien et la restauration du monastère. A notre sortie, on s’assoie au soleil sur des bancs au béton chaud, à l’abri du vent. Le moine qui nous a accueillis nous offre un thé au citron. C’est un instant de total relâchement et de grande plénitude.

Lors de la méditation, seule la musique et le claquement des drapeaux occupaient mon esprit. Aucune autre pensée n’est venue, ma respiration s’est faite progressivement plus lente et je me suis sentie comme aspirée vers le haut, j’ai ressenti une très forte émotion.

Après avoir dégusté tranquillement notre thé, nous redescendons vers le bas Pisang. Pour se faire, nous empruntons de minuscules ruelles qui serpentent entre les maisons de pierre, nous tournons les innombrables moulins à prières que Khun Didi prend plaisir à immortaliser. Pour franchir la rivière, nous empruntons un pont en bois traditionnel.

A l’hôtel, nous logeons dans une chambre tout en bois qui ressemble à un chalet. La salle à manger est grande et offre des bancs autour du poêle. L’endroit est très cocon, de grandes baies vitrées permettent de ne rien perdre de la vie de la rue, où chacun vaque à ses occupations et s’affaire, tout en étant à l’abri du vent frais. Pradip et Vena font la conversation avec la grand-mère de la maison (78 ans), elle égraine son chapelet constitué de 108 petites boules, qui sont de petites baies noires.

La patronne des lieux est partie informer les habitants et organiser le nettoyage de la rue prévu le lendemain, c’est un travail collectif. A son retour, elle allume le poêle avec des branches de genévrier, qui ne tardent pas à embaumer toute la pièce. On profite de la chaleur en sirotant un thé et un café.

Pradip et Vena nous montrent dans la montagne des campements. A partir de 4000 mètres d’altitude, des hommes vont récolter une racine, tout à fait particulière et endémique, que l’on ne trouve que dans la chaîne himalayenne.

Il s’agit du Yarshagamba Jivanbuti, c’est un champignon qui pousse dans une chenille, qui a des vertus médicinales très prisées par les Chinois notamment. Sa collecte est très réglementée, seules 300 personnes sont autorisées à obtenir un permis, très onéreux (18 000 roupies).

La saison s’étend de fin avril à fin juin). Pour l’utiliser, il faut la mettre quinze jours dans l’eau et ensuite on boit le jus ainsi récolté. Le prix au kilo s’élève à 18 000 euros, il leur faut de trois à quatre heures de marche aller et retour pour accéder au site de récolte.

 

 

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